L'hélicoïdal qui accroche ou creuse
Je souhaitais t'entretenir des vrilles, si tu veux bien. Choses vertes en général, qui s'enroulent en spirales autour d'un support. Mais pas seulement. Car s'il existe des vrilles qui sont en expansion vers l'extérieur, d'autres s'enfoncent plutôt vers l'intérieur. Or, si tu as tout bien suivi, tu sais que j'aime les spirales. Si ça t'interesse, ce goût de moi, tu peux même aller faire un tour là.
Quand ça spirale de cette façon chez les végétaux, c'est que ça doit spiraler, c'est comme ça. La plante, quand elle souhaite être grimpante OU sarmenteuse, produit une sorte de filament en forme de tire-bouchon, qui l'aide à "s'attacher aux corps qui l'environnent". La formule n'est pas de moi, hélas, elle est copiée chez je ne sais plus qui sur internet, il se reconnaîtra forcément : quand un botaniste écrit des choses belles comme ça, forcément, il ne peut pas être complètement scientifique, c'est mathématique. Donc, il doit bien être conscient de la beauté de sa formulation, à moins que ce soit elle. Je prends aussi.
Il paraît même que certaines grimpeuses s'enroulent vers la gauche, et d'autres vers la droite. Je ne crois pas que ça dépende de l'hémisphère où croît la grimplante OU la sale menteuse, comme pour les baignoires. Mais si c'est le cas, alors que le Grand Gourou me plectre sur le champ, ça fera vibrer mes cordes dans l'Harmonie Universelle. Excuse-moi, la spirale me rend mystique à tendance vibrante, sous espèce guitare, voire viloncelle mais sans médiator, s'il te plaît. Même si elle finit par brunir de sa belle vieillesse. C'est comme ça, et c'est beau quand même, même tout desseché, tu trouves pas?
Je ne sais pas toi, mais en ce qui me concerne, "tire-bouchon" (surtout quand il s'agit d'un Grand Bordeaux ou d'un Côte de Bourg) et "s'attacher aux corps qui l'environnent", ça me parle. Si tu rajoutes que la spirale représente la paix, alors là, j'en peux plus de tout ce symbolisme, j'explose en millions de toutes petites particules joyeuses, mais quand même très jolies. Avec un peu de paillettes là, mais pas trop.
Les vrilles de l'intérieur, elles, creusent, font des trous et des galeries. Comme les vrillettes qui font du bruit dans la charpente, le soir, comme la vis que tu enfonces quand tu montes le lit en kit que tu as acheté chez Ikéa. C'est toujours le mouvement d'un corps autour d'un axe. C'est toujours une spirale, invisible mais qui existe bel et bien en creux. Ca taraude. Ou quand tu pars en vrille, comme une alouette. Ahhh, mes copines les alouettes...
Une vrille, ça peut être vert ou brun, ça peut être rouge, ça peut s'accrocher dehors ou plonger dedans, ça peut accrocher les gouttes, ça peut cotoyer des épines, ça peut être naturel ou artficiel, ou même un mélange intime des deux. Ca peut rouiller si on ne l'entretient pas. A chacun les siennes.
Bon, là j'ai triché. Ce n'est pas une vrille, mais c'est joli quand même.